SAMAYA x JULIETTE WILMANN & PIERRE IDRIS MEHDI

EXPÉDITION AU NÉPAL ENTRE SOMMETS ET DÉPASSEMENT DE SOI DANS L’HIMALAYA

 

 
Plonger au cœur de l’Himalaya, gravir des sommets et skier dans un environnement extrême : telle fut l’expédition de Juliette et Pierre-Idris en octobre 2024. Cette aventure, marquée par des défis physiques et des moments de contemplation, est une ode à la montagne et à l’effort partagé.
 
Expédition Népal 2024 : à l’assaut des sommets de l’Himalaya
 
Dès notre arrivée, l’excitation était palpable. L’objectif était clair : atteindre le camp de base à 5100 mètres d’altitude, nous acclimater progressivement et explorer les sommets environnants, dont le Tukuche (6900 m), notre objectif principal.
 
Jour 1 : Nous avons entamé la marche d’approche, avec une montée de 1400 mètres de dénivelé positif, de 2700 mètres à 4100 mètres à Yakarka. Accompagnés de trois jeunes muletiers de Marpha et de 12 mules, nous étions bien chargés entre nos affaires personnelles et le matériel nécessaire pour le camp de base. La journée a été relativement courte : environ 3h30 de marche pour atteindre le camp.
 
Jour 2 : Journée de repos et d’acclimatation. Nous avons fait une petite marche de 500 mètres de dénivelé en direction du camp de base, avant de redescendre à 4100 mètres. Le rythme lent et régulier a porté ses fruits : pas de mal de tête, et les sensations étaient bonnes.
 
Jour 3 : L’accès au camp de base a été une véritable épreuve. Avec 1200 mètres de dénivelé et environ 15 kilomètres de marche, nous avons traversé le Dumpus Pass (5300 m). Sous un soleil brûlant et un effet loupe étouffant, cette longue traversée a mis nos corps à rude épreuve. Après 8 heures de marche, nous avons enfin atteint la « Hidden Valley », où nous avons installé notre camp de base à 5100 mètres. La fatigue était bien présente, mais l’installation des tentes avec Pim, Giulia, Brice et nos cuisiniers népalais, Dawa, Ram et Sancha, a marqué le début de notre aventure en haute montagne.

 

 
Premières sorties : ski et exploration
 
Les deux jours suivants ont été consacrés au repos et à la découverte des environs. Nous avons ajusté nos tentes, pris le temps de nous acclimater et exploré le French Pass, qui mène au camp de base du Dhaulagiri. Nous avons profité de ces moments pour admirer le Tukuche, notre principal objectif, et envoyer le drone pour capturer des images de ce paysage grandiose.
 
Le 6 octobre, nous avons réalisé notre première sortie à ski. Nous avons repéré un sommet à 5800 mètres qui nous semblait idéal pour commencer. La montée nous a confrontés à toutes sortes de neiges : fine, compacte, ramenée par le vent, croûtée et parfois même du sucre. Arrivés sur une arête maigre en neige, nous avons décidé de ne pas poursuivre davantage. La descente, bien que ponctuée de parties croûtées difficiles à skier, a été marquée par nos premiers virages dans l’Himalaya, un pur bonheur.
 
Le 7 octobre, nous avons tenté une montée en direction du Tukuche pour évaluer les conditions et skier. Après 700 mètres de dénivelé, nous avons constaté que la neige était instable et soufflée par le vent des derniers jours. Sans hésitation, nous avons fait demi-tour. C’était clairement un feu rouge. Même si notre objectif principal semblait compromis, d’autres options dans la vallée s’offraient à nous.
 
Le 8 octobre, j’ai atteint mon premier sommet à 6000 mètres : le Dhampus Peak (6012 m). Cette ascension, relativement simple, s’est conclue par une descente sur une neige de printemps parfaite. Une journée mémorable et gratifiante.

 

 
Dépassement de soi et altitude
 
Quelques jours plus tard, nous avons décidé de partir pour deux à trois jours en montagne, avec tout notre matériel. Après 3h30 de marche, nous avons installé un camp avancé à 5600 mètres sur le versant sud. Giulia et Brice, malheureusement, ont dû redescendre en vallée car Giulia s’était blessée au genou la veille. Pour elle, ce fut plus de peur que de mal, car en descendant, elle allait déjà mieux.
 
Le lendemain, Pim et moi avons tenté un sommet à 6200 mètres. Mais après une nuit compliquée à 5600 mètres, l’altitude m’a lourdement pesé. Malgré tous mes efforts, je me suis arrêtée à 6100 mètres, juste avant le sommet. La vue, le lieu, et l’instant étaient cependant magiques. « Si on m’avait dit il y a quelques années que je serais ici, dans l’Himalaya, à skier à ces altitudes, je ne l’aurais pas cru. »

 

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Une dernière tentative et un adieu à la montagne
 
Le 13 octobre, nous sommes partis à 3h30 du matin pour tenter le Purba Kang (6400 m). L’approche a été particulièrement difficile : traverser des rivières glacées pieds nus, marcher dans des pierriers et des moraines scabreuses… Brice, souffrant de problèmes de circulation, a dû faire demi-tour pour éviter des engelures graves. De mon côté, j’ai lutté contre l’altitude et la fatigue. Malgré tous mes efforts, j’ai atteint 6300 mètres, à seulement 100 mètres du sommet. Bien que frustrée, j’étais fière d’avoir tout donné. La descente, raide et impressionnante, fut un véritable accomplissement.
 
Les derniers jours ont été marqués par la fatigue. Nous avons fait une sortie finale, plus contemplative, pour profiter une dernière fois de cet environnement majestueux. Observer et admirer ces paysages himalayens restera l’un des plus beaux souvenirs de ce voyage.

 

 
Une aventure gravée dans nos mémoires
 
Cette expédition au Népal a été une expérience marquante, mêlant défis physiques, adaptation et dépassement de soi. Chaque sommet, chaque montée, et chaque descente nous ont rapprochés de la montagne et de nous-mêmes. Ces semaines en Himalaya resteront gravées dans nos mémoires comme une aventure unique, où chaque instant avait une valeur inestimable.
 
Équipements utilisés :
 

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